5 points à vérifier avant d’envoyer son manuscrit !

Une courte checklist des points les plus importants à vérifier avant de contacter les maisons d'édition
Nicolas Parisi
Nicolas Parisi
Cofondateur du Club, auteur de nouvelles parues dans diverses revues, je m’intéresse particulièrement à la stylistique et ses applications pratiques à l’écriture. En lire plus

5 points à vérifier avant d’envoyer son manuscrit !

Une courte checklist des points les plus importants à vérifier avant de contacter les maisons d'édition

5 points à vérifier avant d’envoyer son manuscrit !

Une courte checklist des points les plus importants à vérifier avant de contacter les maisons d'édition
Check lit avant d'envoyer son manuscrit

Parce qu’il n’est pas toujours évident de faire attention à tous les détails lorsque l’on arrive au bout d’un projet aussi conséquent que l’écriture d’un roman, on va s’établir une petite checklist des points à vérifier avant d’envoyer son manuscrit à des maisons d’édition !

 

Posons déjà le contenu du paquet (qu’il soit matériel et envoyé par voie postale, ou immatériel et envoyé par email) :

 

  • La lettre de présentation
  • La page de garde
  • Le manuscrit

 

On va maintenant passer en revue tout ce qu’il convient de vérifier avant d’envoyer ce paquet !

#1 Les consignes de la maison d’édition

Vous allez probablement envoyer votre manuscrit à plusieurs dizaines de maisons d’édition. C’est le jeu, certes, mais il n’y a rien de pire que d’envoyer par mail, au format PDF, interligne simple et police comic sans ms, un manuscrit à un éditeur qui indiquait, très clairement sur son site, souhaiter recevoir uniquement des manuscrits papiers, interligne double et police Times new roman.


Votre manuscrit ne sera tout simplement pas lu.

 

Alors, avant tout envoi, relisez très attentivement les consignes que laissent les éditeurs et faites en sorte que votre envoi de manuscrit ne ressemble pas à une campagne d’emailling massif.

#2 La lettre de présentation

En accompagnement de votre manuscrit doit (en théorie) figurer votre lettre de présentation. J’ai écrit un assez long article sur la question, mais pour résumer :

 

  • Si c’est envoi papier : pas besoin d’une lettre de présentation (sauf si expressément demandée par l’éditeur !)

 

  • Si c’est par mail : Un texte court, très concis, dans le corps du mail

#3 la page de garde

La page de garde est rattachée au manuscrit. Ça veut dire que si vous l’imprimez, ça doit être la première page (numérotée 1) du tas de feuilles contenant votre roman. Si vous l’envoyez par mail, ça doit être la première page du PDF (ou du fichier Word suivant les consignes de l’éditeur).

 

Cette page de garde doit contenir :

  • Vos informations de contact : nom, prénom, adresse, numéro de téléphone et adresse mail
  • Le titre de votre roman (de préférence en gras et centré, sinon la page serait un peu vide)

 

Un truc malin à faire, avant d’imprimer votre roman, est de bien vérifier qu’il n’y a aucune erreur au niveau de vos informations de contact.


Vous me direz : « mais je ne suis pas idiot, comment pourrais-je me tromper sur mon adresse ? ».


Et je vous répondrais : « je ne pense pas être idiot non plus, mais il m’est déjà arrivé de noter mon adresse en oubliant de préciser le code postal et la ville… »

 

C’est comme ça. Quand on a écrit plusieurs dizaines de milliers de mots, le cerveau est fatigué et ne fait plus attention aux détails.

 

D’où l’intérêt d’une checklist comme celle-ci…

#4 Le format du manuscrit

Vous avez vraiment cru qu’il n’y avait que cinq points à vérifier ? J’aurais pas assez de quatre pages pour vous parler de tout ! Alors, comme on essaye d’être un minimum exhaustif, on va se faire quelques sous-parties :

#4.1 Page A4 et marges d’au moins 2 centimètres

Même si la maison d’édition que vous visez publie en format A5, la dernière chose qu’ils veulent recevoir est un manuscrit de 600 pages dont la moitié des pages consiste en des marges terriblement blanches ou, pire, deux pages côte à côte en format paysage.

 

Il ne faut pas oublier que les éditeurs reçoivent des centaines (voire des milliers) de manuscrits par an. Votre boulot de mise en page ne consiste pas à leur montrer à quoi ressemblera votre roman une fois mis au format de leur collection, mais à leur faciliter le travail en leur proposant un format auquel ils sont habitués.

 

Parce qu’effectivement, si vous envoyez votre roman sous un autre format, il dénotera. Mais pas en bien.

#4.2 Numérotez vos pages !

En dehors de certaines très petites structures de type microentreprise et qui ne sont peut-être pas les meilleures, votre roman, s’il est bon, sera lu par plusieurs personnes. Et ces personnes voudront sûrement en discuter entre elles.


Si on se rappelle que le taff de l’auteur, lorsqu’il envoie son manuscrit, c’est de faciliter au maximum le boulot de l’éditeur, alors ça fait sens de bien numéroter ses pages. Parce que sinon, voici ce qu’il peut se passer :


— Hey, j’ai beaucoup aimé le roman de [redacted] ! Sauf peut-être le passage où [redacted].
— Humpf… désolé, je m’en rappelle pas. J’ai lu (survolé) quinze manuscrits aujourd’hui. Il intervient à quelle page le passage dont tu parles ?
— Euh… eh bien c’est après que [redacted] explique à [redacted] que lorsqu’il l’a [redacted] elle a [redacted] tellement fort que [redacted] a décidé de…
— Mais de quoi tu me parles, je t’ai dit que je m’en rappelais plus ! C’est quelle page ?
— Je dirais vers les sept neuvièmes du manuscrit.

#4.3 Par défaut, envoyer au format PDF

Si rien n’est précisé sur le site de l’éditeur, préférez toujours le format PDF

 

Il arrive qu’il y ait des problèmes de mise en page d’un programme de traitement de texte à l’autre et, dans la mesure où on cherche à attirer l’attention de l’éditeur sur son roman plutôt que sa présentation, autant mettre toutes les chances de son côté.

#4.4 Quand on imprime, il faut mettre les moyens !

Les impressions recto verso sont prohibées et la reliure n’est pas un luxe. Alors oui, c’est un budget. Et croyez-moi, je m’en rends compte ! Mais c’est comme ça. Essayez d’imaginer à quoi ressemble le bureau d’un éditeur qui reçoit une dizaine de manuscrits par jour : c’est des piles et des piles de manuscrits qui s’entassent dans tous les sens.


Si vous ne voulez pas que votre manuscrit se retrouve éparpillé aux quatre coins du quartier latin, prenez la peine de le faire relier.

 

Quant à l’impression uniquement recto : ça aère, ça permet de créer de l’espace pour prendre des notes et ça facilite le travail de l’éditeur.

 

Et, même si je me répète : votre boulot, à vous, à ce moment-là de la vie de votre roman, c’est de faciliter le travail de l’éditeur.

 

C’est comme ça.

#5 La mise en page du manuscrit

On va parler ici de la mise en page du texte proprement dit. Et à nouveau, il y a plusieurs sous-points à vérifier.

#5.1 La police d'écriture

Times new roman taille 12.

 

Personnellement, je n’aime pas cette police. Je trouve qu’il y en a beaucoup d’autres qui sont plus agréables, ne serait-ce que Liberation Serif, ou la Gaultier avec laquelle nous écrivons sur ce site.


Mais on ne fait pas plus classique que Times new roman taille 12. Et le but, lorsqu’on envoie un manuscrit, c’est qu’il ne dénote que par son contenu (de préférence en bien) et pas par sa forme.

#5.2 Justifiez votre texte

Pour ceux d’entre vous qui utilisent LibreOffice, la petite icône à cliquer pour justifier son texte c’est celle-là :

Pour les autres, c’est sensiblement la même icône.

#5.3 Introduisez vos dialogues avec des tirets cadratins !

Les tirets cadratins ressemblent à ça : —

 

J’explique dans cet article comment écrire de bons dialogues, et notamment la question de la typographie, mais si vous devez ne retenir qu’une chose, c’est vraiment ça :

 

— Utilisez de tirets cadratins !

#5.4 Faites des paragraphes

Il n’y rien de plus rébarbatif qu’une page A4 qui ne présente aucun retour à la ligne. Imaginez, vous tournez la page d’un manuscrit et d’un coup apparaît devant vous une page couverte de caractères, sans aucun espace blanc, qui vous regarde d’un œil torve, de l’air de vous mettre au défi de la lire sans soupirer.

 

C’est peu engageant. C’est pas agréable à l’œil en général et donc, par extension, à l’œil de l’éditeur.

 

Et votre boulot, on le rappelle, c’est de faciliter le travail de l’éditeur.

 

Alors avant de vous lancer dans l’impression de 25 exemplaires de votre manuscrit, vérifiez si certaines de ses pages ne sont pas en manque de quelques retours à la ligne !

#5.5 Commencez vos retours à la ligne et vos dialogues par des alinéas

Les alinéas, c’est les espaces assez conséquents qu’on retrouve en début de paragraphe des textes qui sont bien aérés.


(Au cas où) la touche qui permet de les faire, c’est celle-là :

C’est pas grand-chose, mais c’est important. À nouveau : ça facilite la lecture.

#5.6 Mettez un interligne 1.5 au minimum

Plus que 1.5, ce n’est pas nécessairement utile (sauf si l’éditeur demande un interligne double), mais moins c’est presque éliminatoire.

 

Alors oui, ça fait plus de pages à imprimer si vous envoyez vos manuscrits par la poste. Mais, c’est le jeu…

Quelques remarques pour la fin

On a parlé ici des détails de présentation. Mais il y a beaucoup d’autres points qu’il convient de vérifier avant d’envoyer votre manuscrit ! Que ce soit l’orthographe, la cohérence globale ou même l’équilibre entre vos chapitres.


Cet article s’adresse directement aux personnes qui ont fini et sont certaines d’avoir été au bout de leur roman : elles ne peuvent pas faire mieux au niveau de l’écriture ; il s’agit maintenant, pour elles, de bien présenter leur travail.


Mais pour tous ceux d’entre vous qui se poseraient encore des questions quant à la qualité stylistique ou narrative de leur roman, on vous invite à jeter un coup d’œil aux audits de manuscrit qu’on réalise.

 

Et un dernier petit conseil pour la route : pas d’images. Même si une illustration particulière apporterait énormément à votre roman à tel ou tel endroit, c’est un point qui pourra être soulever si votre manuscrit retient l’attention de l’éditeur.

3 réponses

  1. Bonjour,
    De même que Paola Bentz, j’ai failli envoyer en désespoir de cause mes romans (un de SF et un autre de fantasy) aux éditions du Lys Bleu, et votre enquête m’a quelque peu refroidi (mais pas autant qu’un tueur à gage). Reste l’éternel problème : trouver enfin un éditeur sans “piston” sous la main pour donner un coup de pouce… Cinq ans d’attente infructueuse, et comme Soeur Anne, je ne vois rien venir… Et l’horizon semble s’assombrir davantage avec tous ces gros éditeurs comme Bragelonne ou l’Atalante qui ne sont plus ouverts qu’un mois par an (avec de la chance), ou encore Gallimard qui n’indique même plus sur son site comment envoyer des textes.
    Autre souci : les comités de lecture. Font-ils vraiment leur travail, sachant combien il y a de textes qu’ils doivent ingurgiter par an ? (plusieurs centaines au bas mot) Sont-ils capable d’apprécier tel ou tel style, surtout pour un premier roman ?
    Quand on voit dans un autre registre, celui de la BD, des personnes recevoir le prix “jeunes talents” à Angoulême alors qu’elles ont produit des mochetés sans nom (on dirait de l’art moderne et plus de la BD), je me demande si quelque chose n’est pas détraqué dans l’esprit de ceux qui sont censés juger le travail des candidats.

  2. Désespérée d’être tombée sur votre article ! Je m’apprêtais justement à envoyer mon accord aux éditions “Le lys bleu” pour la publication de mon recueil de prose courte intitulé “INSTANTS DE VIE” (9 récits/environs 200 pages) J’ai, en effet, achevé ce manuscrit il y a un an et depuis je cherchais à le faire éditer, tout en travaillant sur un nouveau recueil, aussi vous imaginez ma joie, le soulagement d’avoir, enfin, reçu une proposition d’éditeur. Et là…
    Je devrais vous remercier, je sais, j’imagine tous les déboires et les sordides combats que vous venez probablement de m’éviter, Monsieur, mais je suis lasse, lasse, lasse !
    Le meilleur pour vous !

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