Écrire un roman – Structurer son intrigue, partie 2

L'intrigue d'un récit se compose de cinq partie, dont la plus centrale est les péripéties. On vous présente ici trois types de péripéties possibles !
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Mathieu Begot
Salut, moi c’est Mathieu ! Je suis passionné par les genres de l’imaginaire, la culture japonaise, mon chien et les commentaires que vous laissez sous mes articles ! En lire plus

Écrire un roman – Structurer son intrigue, partie 2

L'intrigue d'un récit se compose de cinq partie, dont la plus centrale est les péripéties. On vous présente ici trois types de péripéties possibles !

Écrire un roman – Structurer son intrigue, partie 2

L'intrigue d'un récit se compose de cinq partie, dont la plus centrale est les péripéties. On vous présente ici trois types de péripéties possibles !
intrigue partie 2

Bon retour dans notre série d’article dans la série d’article, avec pour objet d’étude la structure d’intrigue la plus simple !

Nous avons vu dans notre dernier article (que je vous invite à lire si ce n’est pas encore le cas : les exemples se suivront d’une partie à l’autre) que l’intrigue, c’est l’ensemble des choses qui se passent dans votre récit.

Elle commence par la situation initiale, où les protagonistes sont dans un état stable. Ces derniers seront sortis de cet état par l’élément déclencheur et poussés dans la partie de l’intrigue qui nous intéresse aujourd’hui : les péripéties

3ème partie : les péripéties.

Les péripéties sont un ensemble hétérogène d’épreuves, de mouvements, d’actions, de dialogues… Elles sont le cœur du voyage, presque tout ce qui sépare l’état initial de l’état final. C’est en elles que les protagonistes vivront leur arc de développement qui, après monts et marées, leur permettra d’affronter l’ultime péripétie pour revenir à un état de stabilité.
Le problème avec cette partie – ou la beauté, d’ailleurs – c’est qu’il existe une telle variabilité dans les possibilités de péripéties que se reposer sur cette simple idée n’est, à mon sens, pas suffisant pour en comprendre le fonctionnement.

Je m’explique : le découpage que l’on voit aujourd’hui est le plus simple, en cinq éléments narratifs. Tous les récits peuvent être inclus dedans. C’est pour cela que des dizaines d’auteurs/ dramaturges/ philosophes/ scénaristes ont théorisé des méthodes narratives toutes plus pratiques et ingénieuses les unes que les autres.
Avant de passer à la suite, j’aimerais vous montrer ce qui correspond aux péripéties de trois d’entre elles. Vous allez comprendre.
(Et, oui, les trames seront on ne peut plus clichées).

A et la combinaison « fun and games » et « le ventre de la baleine ».

Nous devons cette première méthodologie à Campbell. Il s’agira ici de diviser les péripéties en deux temps, séparés par un nouveau pivot.
La première partie, le « fun and games », est en fait une découverte agréable du nouveau monde par les protagonistes. Les épreuves qui auront lieu dans ce premier temps seront de réelles épreuves, mais elles seront entourées d’un esprit assez bon enfant. Les protagonistes seront dans une situation instable, mais qu’ils l’apprécieront puisqu’ils verront miroiter au loin une stabilité qu’ils désireront.
Cette sous-partie se conclura sur un pivot de « non retour », qui ternira l’ambiance et l’univers autour des protagonistes.
Ils arriveront dès lors dans « le ventre de la baleine », où le danger sera réel et les épreuves beaucoup plus lourdes qu’auparavant. La difficulté des épreuves ira croissante jusqu’à ce que les protagonistes comprennent ce qu’ils doivent acquérir ou faire pour résoudre l’intrigue.

 

Reprenons A, qui assistait à sa première réunion de la secte.
La partie « fun and games » correspondra à ses premiers temps dans la secte, aux retraites, à ses premières opérations de sensibilisations, etc. Il serait alors forcé de s’ouvrir aux autres, à participer à une œuvre le dépassant et en laquelle, peu à peu, il se mettrait à croire. Tout irait bien, si l’on oublie les énormes cotisations, jusqu’à ce que…
Il découvre que leur chef ne vit pas dans la piété et la pauvreté, mais un immense palace en plein centre-ville. La trahison serait complète et sans retour pour notre A.
Il s’agirait alors, dans le ventre de la baleine, de lui faire rassembler des preuves, d’essayer de convaincre d’autres membres, sans succès, d’être dénoncé, emprisonné, traité en paria… Jusqu’à ce qu’il réalise que tout ceci le dépasse et qu’il doit fuir.

L'intrigue "fun and games" + ventre de la baleine

B et la structure en 7 points.

La structure en 7 points présente plusieurs montées et descentes dramatiques (trois de chaque pour être précis). Il s’agira ici d’avoir trois « points d’intrigues » (dont le premier sera l’élément déclencheur dont nous parlions).
Au premier point d’intrigue suivront des épreuves insurmontables par les protagonistes, mais sans qu’ils décident d’embarquer réellement dans l’intrigue à ce moment-là. Cette chute nécessitera que le personnage se reprenne en main pour se relever.
C’est au cours de cette « reprise en main » qu’interviendra un nouveau point d’intrigue, qui poussera les protagonistes à s’engager réellement et pleinement dans l’intrigue.
De nouvelles difficultés suivront, mais les protagonistes, forts de leur expérience et de leurs compétences acquises, seront capables de les surmonter.
Surviendra un dernier point d’intrigue, l’élément de résolution.

 

Reprenons B. Des éléments étranges commenceront à arriver après sa rencontre. Elle aura l’impression d’être suivie, retrouvera sa chambre saccagée et tout un tas de joyeusetés dans le genre. Elle essaiera d’en apprendre plus sur cette impératrice. Elle parlera autour d’elle de cette rencontre et des recherches, ce qui la marginalisera.
De plus en plus marginalisée, elle partira à la recherche du vieil homme et le retrouvera (deuxième point d’intrigue) il lui apprendra qu’il s’agit d’un terrible complot pour l’empêcher de retrouver le trône qui est le sien, etc. Désespérée, B le croira (quitte à, comme on dit) et commencera à faire ce qu’il lui dit (saboter des antennes, saccager les laboratoires de l’université, etc.)… Et plus il y aura de résistance, plus elle croira à cette histoire.
Parce qu’elle aura été filmée à plusieurs reprises, B sera recherchée par la police (chute 2), prendra peur et, après que le vieil homme lui aura dit de mettre le feu au stade de foot pendant un match, elle commencera à se poser de plus en plus de questions sur lui, sur les recherches qu’elle a pu faire, etc.

Intrigue en 7 points

C et la pyramide de Freytag.

La pyramide de Freytag est une technique narrative relativement ancienne qui, globalement, va tout d’abord guider les protagonistes vers un climax extraordinaire lors duquel ils seront profondément unis.
Au cours de ce climax aura lieu un événement qui renversera les relations entre les différents protagonistes et créera une situation dramatique entre eux.
Leurs relations se déliteront dès cet évènement jusqu’à ce qu’intervienne une catastrophe qui, généralement, conclut le récit sur une note des plus négatives.

 

C, donc, est devenu viral grâce à un jeune. Il se méfiera évidemment d’abord de lui… Mais le jeune fera preuve de bonne à plusieurs reprises, ce qui poussera notre cher C à lui faire confiance. Ils monteront ensemble tout une série de pages sur les réseaux pour traiter de thématiques liées au monde de la rue, à la condition des SDF, à leur expérience, etc. Ils créeront évidemment une entreprise. Leur notoriété et leurs finances vont augmenter jusqu’à ce qu’ils entrent en bourse.
Leur entrée en bourse, couplée à l’arrivée d’actionnaires et d’obligations les dépassants entraîneront des tensions de plus en plus grandes et violentes, C cherchant à rester proche de leur objectif initial.
Le temps passera et à mesure que la relation de C et du jeune se délite, ce dernier se liera de plus en plus aux actionnaires et commencera à faire signer des papiers de plus en plus étranges à C.

Intrigue Freytag

Ce que j'essaye de dire.

Les structures d’intrigues sont nombreuses – très nombreuses – et c’est généralement au niveau des « péripéties » que les grandes différences entre ces structures s’expriment.
Partant de ce postulat, se limiter au concept de « péripétie » sans réfléchir un peu plus à ce que vous voulez faire vivre à vos protagonistes (au type de voyage qu’ils vivront) n’est pas utile. L’autre problème des péripéties pensées pour elles-mêmes est qu’elles peuvent inciter l’auteur à faire surgir des épreuves à sa convenance, pour nourrir le récit à un instant sans qu’elles n’aient de raison d’être. Et si l’imprévisible peut agréablement surprendre votre lecteur, il ne faut pas non plus trop en abuser, sans quoi votre récit perdra en cohérence.

Ceci étant dit, les péripéties ont pour fonction profonde de transformer les protagonistes (positivement ou négativement) pour les guider vers la nouvelle étape du récit : l’élément de résolution.

Mais nous en parlerons dans la troisième et dernière partie de cet article !

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