27 février 2025

Jardinier ou architecte : faut-il choisir ?

Il y a 3 catégories d'auteurs : les architectes, les jardiniers... et tous les autres.

Olivier Morel

Créateur du site Publiersonlivre.fr, j'accompagne les auteurs dans l'écriture et vers l'édition.

Cet article est un article invité d’Olivier Morel, de Publier son Livre, site d’information et de formations pour auteurs.

Lorsqu’on se lance dans l’écriture d’un roman, la question revient souvent : faut-il planifier chaque détail avant d’écrire ou se laisser porter par l’inspiration ? Les formations à l’écriture mettent souvent en avant deux profils opposés :

  • L’architecte, qui construit son récit pierre par pierre à l’aide d’un plan détaillé.
  • Le jardinier, qui préfère semer une idée et voir où elle le mène, au fil des pages.

Mais comment choisir votre clan, et donc votre méthode ? Faut-il vraiment se limiter à l’une de ces approches ? Pas forcément. En réalité, il existe des méthodes intermédiaires et d’autres façons de structurer son travail

L’objectif de cet article est de vous accompagner dans cette démarche. 

L’architecte dessine les plans d’un immeuble avant d’y poser une seule pierre, ou un seul matériau. Prenons l’exemple d’une autrice, qui voulait écrire un thriller psychologique. Avant de rédiger, elle a passé des semaines à planifier son intrigue : chaque chapitre était détaillé, les arcs narratifs de ses personnages définis, et les moments clés soigneusement chronométrés pour maintenir la tension.

Pour elle, cette approche était indispensable. Elle savait que son histoire nécessitait des rebondissements complexes et une cohérence impeccable. Résultat : lorsqu’elle a commencé à écrire, tout était clair. Elle avançait vite, sans jamais se perdre. Or, les auteurs savent que la démotivation est fréquente en écriture, et que mettre un point final à son roman est une sacrée aventure !

Mais cette méthode n’est pas sans défaut. Trop de planification peut étouffer la spontanéité. Certains auteurs se retrouvent paralysés par un plan trop rigide, incapable de dévier ou d’explorer une idée imprévue. In fine, le récit peut manquer de créativité et de passion

À l’opposé, le jardinier est guidé par l’instinct. Imaginez un auteur de fantasy. Il a eu une idée de départ – un héros découvre qu’il est le dernier descendant d’une lignée oubliée – mais aucune idée de la suite. Chaque jour, il s’asseyait devant son clavier, sans plan précis, et laissait son imagination le guider.

Son récit a pris des chemins inattendus. Un personnage secondaire, qu’il avait introduit pour une scène, est devenu un acteur central de l’histoire. Ses descriptions, écrites sur le moment, avaient une intensité qu’il n’aurait pas obtenue avec un plan.

Cependant, Lucas a aussi rencontré des obstacles. À mi-chemin, il s’est rendu compte que son intrigue manquait de cohérence. Il a dû reprendre son texte plusieurs fois pour éliminer les incohérences et donner un fil conducteur à son récit.

Entre ces deux systèmes, il existe une méthode hybride qui séduit de nombreux auteurs : planifier l’essentiel sans verrouiller tous les détails. C’est un peu comme préparer un road trip. Vous savez où vous allez mais vous laissez de la place pour des détours et des surprises en chemin.

On définit les grandes lignes : personnages principaux, ruptures importantes, fin de l’histoire. Mais on se laisse libre d’improviser les dialogues et les scènes intermédiaires, l’apparition de personnages secondaires. Cela permet de rester concentré tout en explorant des idées nouvelles au fil de l’écriture. 

Cela permet aussi de se raccrocher à un arc narratif ou un schéma, par exemple pour le développement des personnages, sans trop de rigidité. 

Si vous ne vous reconnaissez ni dans le profil de l’architecte ni dans celui du jardinier, voici trois approches alternatives qui pourraient vous convenir :

1. La méthode des balises

Cette méthode consiste à écrire les moments clés de votre histoire en priorité. Imaginez que vous écriviez un roman policier. Vous rédigez d’abord la scène du meurtre, la confrontation finale entre le détective et le coupable, et un moment de révélation au milieu du livre. Ensuite, vous comblez les trous.

Cette approche permet de donner de la structure à votre récit tout en laissant une part d’improvisation.

2. La méthode modulaire

Vous travaillez sur des scènes ou chapitres dans le désordre. Prenons l’exemple de Martin, qui écrivait une saga familiale. Il a commencé par rédiger les moments les plus marquants de l’histoire – la rencontre des grands-parents, une trahison, un départ tragique – puis il a organisé ces scènes pour construire une intrigue cohérente.

Cette méthode est pratique si vous êtes inspiré par des moments précis mais pas encore par la chronologie.

3. La carte mentale

Cette technique est particulièrement utile si vous avez beaucoup d’idées mais ne savez pas comment les organiser. Tracez une carte avec votre idée principale au centre, puis développez autour d’elle des branches pour chaque sous-intrigue, personnage ou thème. Cela vous donne une vue d’ensemble de votre roman sans avoir besoin d’un plan rigide. Elle est inspirée des méthodes de « mind-mapping » et des outils digitaux qui proposent cette structuration de pensée.

La vérité, c’est que chaque auteur est unique. Certains projets nécessitent une planification rigoureuse, d’autres se construisent dans l’improvisation. L’important, c’est d’expérimenter pour trouver ce qui fonctionne pour vous. C’est par des essais, des ratures, ou des nouvelles rédigées que vous trouverez ce qui vous convient. Consultez aussi cet article sur les schémas narratifs

Si vous êtes un débutant, je recommanderais de commencer par un mélange simple : définissez les grandes étapes de votre intrigue et improvisez le reste.

Avec l’expérience, vous affinerez votre méthode.

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