Bonjour à tous, comment allez-vous ?
Ce post s’inscrit dans une série d’articles qui se concentre sur l’écriture d’un (premier) roman, que l’objectif soit l’édition, l’art thérapie ou encore la lecture par votre cercle privé.
Bon, vous vous en doutez, « écrire un roman » est un sacré morceau entre les personnages, la trame, la relecture, le démarchage des éditeurs, etc.
Nous allons donc commencer cette série par un article de conseils et rappels pour se rassurer et commencer l’aventure dans de bonnes conditions !
1. Personne n’est légitime, tout le monde l’est
Il y a de nombreux problèmes qui se posent à nous lorsque l’on veut écrire un roman (surtout le premier) et l’un d’entre eux est bien souvent la question de la légitimité, avec cette petite voix dans notre tête qui nous dit :
- Qui suis-je pour écrire un roman ?
- Qui suis-je pour vouloir raconter une histoire ?
- Qui suis-je pour oser penser que je peux mener ce projet à bien ?
La réponse à toutes ces questions est toujours la même : vous n’êtes personne… Et personne n’est personne en fait.
Personne ne naît avec une légitimité naturelle envers l’écriture. Cette légitimité, ce « droit » à l’écriture, s’obtient par le travail et l’écriture, et uniquement par eux. Vous vous demandez pourquoi ? Eh bien parce que si vous avez la possibilité de lire cet article, alors c’est que vous savez lire et, probablement, que vous possédez les bases de l’écriture [sujet – verbe – complément].
Partant de là, vous possédez les deux compétences de bases nécessaires et inhérentes à l’ambition d’écrivain. Il ne vous reste plus qu’à les développer.
2. L’objectif est, en premier lieu, de se mettre à écrire
Et ça s’arrête là, tout simplement. On vient de le voir : personne n’est légitime à la naissance. Ce qui permet aux écrivains – reconnus ou non, d’ailleurs – d’obtenir cette légitimité, c’est simplement le fait qu’ils écrivent. Beaucoup.
Sans prendre les plus grands noms comme exemples, iriez-vous dire à un auteur qui écrit un roman par an qu’il n’est pas légitime dans sa démarche ? Probablement pas. Il travaille, il développe sa plume et ses compétences depuis plusieurs années, il fait ses recherches… Qui serions-nous pour lui souffler qu’il n’a pas le droit de le faire ?
Eh bien, au cas où vous ne l’auriez pas compris, cela s’applique à n’importe quel être humain. Il faut juste s’y mettre.
3. Inutile d’écrire dans le sens de la marche
Notons d’ailleurs qu’il n’est absolument pas obligatoire de commencer par l’incipit pour terminer par l’épilogue. Vous pouvez, bien entendu… Mais dans l’ensemble, ce roman est le vôtre. Il vous appartient et à vous seul, d’autant plus lorsque vous en êtes à la phase de primoécriture (de premier jet, si vous préférez).
De fait, si vous avez seulement quelques scènes en tête, commencez par les écrire même si elles ne se suivent pas.
Elles formeront une base de squelette à partir de laquelle il sera plus simple de développer la suite !
4. Il n’existe pas de méthode absolue, écoutez votre instinct
Ce point est à mettre dans la même veine que le précédent : il n’existe pas de méthode absolue.
Certains vous diront de travailler le matin, pour être frais et disponibles, d’autres le soir pour avoir eu le temps de gamberger toute la journée.
Certains vous diront de faire un plan avant même d’écrire, d’autres de commencer tranquillement, de laisser à votre intrigue et à vos personnages le temps de s’affirmer (cf. la question « jardinier ou architecte »).
Cela va paraître romanesque et niais, mais bon : il existe autant de méthodes que d’écrivains. Ce qu’il faut, c’est trouver celle qui vous convient ou plutôt, pour être plus exact : ce qu’il faut c’est trouver la combinaison de paramètres la plus adaptée.
Pour vous donner un exemple, après un beau petit paquet d’années, je sais que la meilleure méthode pour moi est d’avoir des séances d’une heure et demie quatre à cinq fois par semaine, le soir avant de manger (lors de la phase d’écriture « brute »), puis de faire passer ça en début de journée lorsqu’il s’agit de relecture et de correction. La raison ? Aucune idée, mais c’est la méthode qui me convient.
Testez-en plein, abandonnez-en, trouvez la vôtre et vous comprendrez.
5. Il n’y a pas de mauvais projet, que des projets qui évoluent
Vous pouvez avoir l’impression, à un moment, que votre projet n’en vaut pas la peine, qu’il a déjà été traité, que vous n’avez rien à apporter. Sachez que c’est à la fois vrai et faux.
C’est vrai parce qu’il y a peu de chance, avec le nombre de livres déjà parus et qui paraissent chaque jour, que vous vous trouviez une nouvelle thématique… Sauf que personne n’en trouve. Prenez l’exemple de la fantasy : tous les auteurs piochent dans ce qu’on fait leurs prédécesseurs et dans les très nombreuses mythologies qui existent partout dans le monde.
Par contre, tous les auteurs de fantasy (pour garder l’exemple) apportent quelque chose de nouveau à travers la manière qu’ils ont de réagencer les mythologies, la magie, les créatures, leurs intrigues, etc.
Cet état de fait s’applique à vous aussi. Peut-être que vous écrirez une énième histoire d’amour impossible saupoudrée de trahisons et de révélations intimes… Mais votre manière de l’aborder, de mettre l’accent sur tel ou tel aspect ou de designer vos personnages fera de votre récit un récit à part entière.
D’autant plus que, ça, c’est sans prendre compte que vous allez découvrir votre projet en l’écrivant, qu’il va se développer en même temps que votre plume et votre technique.
Donc, laissez vos a priori de côté tant que vous n’avez pas fini, car votre projet a de grandes chances de vous surprendre.
6. Le premier jet sera mauvais… et modifié !
Un autre point que l’on ne prend généralement pas en compte lorsque l’on commence un roman (et que l’on n’en a pas encore écrit) : le premier jet sera plein de problèmes. D’autant plus si vous êtes du genre à vouloir l’abattre le plus vite possible pour passer à la suite (j’en fais partie).
Il y aura des fautes, bien sûr, mais aussi un paquet d’incohérences, des idées qui vous seront venues en chemin ou que vous aurez abandonnées, consciemment ou non.
Tous ces problèmes sont inhérents à un premier jet. C’est pour cela qu’on l’appelle comme ainsi…
Alors, ne vous découragez pas : vos livres favoris ne sont pas des premiers jets, loin de là. Ils ont été retravaillés à plusieurs reprises, soumis à des lecteurs tests, réécrits et retravaillés encore.
6.5. Si c’est votre premier projet et qu’il vous paralyse, écrivez autre chose
Mention spéciale pour ceux dont ce serait le tout premier projet d’écriture.
Il est possible que vous portiez ce projet depuis des années, que vous l’ayez imaginé et peaufiné mentalement ou à travers des séries de notes. Si c’est le cas, il est possible que vous n’arriviez pas à vous lancer parce que ce projet n’est pas n’importe lequel, c’est Le projet et vous ne voulez pas le gâcher (ça n’a pas de sens de penser ainsi vu qu’il peut être réécrit, mais cela s’entend).
Le cas échéant, écrivez autre chose. Écrivez des nouvelles dans le même univers que votre roman, familiarisez-vous avec vos personnages en écrivant une autre partie de leur vie ou en essayant de changer leur caractère pour vous assurer de leur cohérence, etc.
Bref, écrivez, mais quelque chose qui ne vous paralysera pas ! Vous reviendrez sur votre projet lorsque vous vous sentirez prêts.
7. Ne vous torturez pas avec un rythme trop intensif
Lorsqu’on se lance dans une nouvelle activité ou un nouveau projet, on peut avoir tendance à vouloir trop en faire. À vouloir écrire 24/7, se lever écriture, se laver écriture, manger écriture et même respirer écriture.
Et c’est absolument super ! Mais souvenez-vous qu’un roman n’est pas un sprint, c’est un marathon. C’est une intrigue à mettre en place, des personnages à développer, des ambiances à créer, etc. Puis il y a la relecture, la correction, la soumission à des lecteurs tests puis à des maisons d’édition.
Toutes ces étapes vont prendre du temps… Alors, commencez à votre rythme ! Ce sera 30 minutes deux fois par semaine au début ? Eh bien soit ! Certains écriront plus, d’autres moins, et ce n’est pas important. Le tout est, encore une fois, de trouver votre rythme et de progresser sans vous froisser la discipline.
8. Entourez-vous de personnes avec des ambitions similaires
Last, but not least, essayez de ne pas être seul dans votre projet. Vous allez l’écrire, rassurez-vous… Mais connaître et échanger avec d’autres écrivains (débutants comme expérimentés) vous offrira l’occasion de discuter avec des gens qui vivent ou ont vécu les mêmes doutes que vous.
Ces conversations pourront beaucoup vous apporter sur le plan technique, mais aussi théorique et pratique. Elles vous permettront de découvrir de nouvelles méthodes ou idées, des évènements liés à l’écriture, etc.
Et là vous vous demandez : « Comment est-ce qu’on trouve des écrivains ? Ça ne court pas les rues » et c’est très simple : vous vous mettez devant votre miroir à minuit, disposez trois bougies en cercles et murmurez : « Il suffit d’aller sur Meetup ou un forum d’écriture ».
Rien de plus !
Notez que vous pouvez également retrouver notre communauté sur notre groupe Discord « Parlons d’écriture ».
Pour les Toulousains, rejoignez-nous à nos réunions hebdomadaires ! Tous les samedis (ou presque), nous nous retrouvons en petit groupe à la librairie-café du Chameau sauvage (Barrière de Paris), de 14h30 à 16h30. Nous partageons ces activités sur l’application Frimake (qui a pris la place de Meetup dans notre p’tit cœur).
Pour conclure ?
Se lancer dans l’écriture d’un roman, c’est se lancer dans une aventure à la fois exaltante et effrayante. En plus des conseils qu’on a pu vous donner jusque là, et de tous ceux que vous avez et trouverez sur le net, rappelez-vous que vous le faites pour vous.
Essayez donc d’en profiter le plus possible, tout en gardant l’œil sur votre objectif, quel qu’il soit.
Bonne journée à tous !