Au Lufthunger Club, nous avons toujours prêté une attention particulière au respect du travail des auteurs. Car un éditeur a des obligations – légales, d’une part, mais aussi morales.
Nous y sommes d’autant plus sensibles que nous-mêmes, les quatre éditeurs du Club, écrivons à nos heures perdues. Aussi avons-nous imaginé un contrat d’édition que nous aurions aimé signer en tant qu’auteurs !
Où il est, ce fameux contrat ? Juste en dessous ! Vous pouvez également le télécharger pour le consulter plus attentivement, voire le montrer à vos amis juristes 😉
Une volonté ferme : défendre nos auteurs
Au commencement du Lufthunger Club, était la colère. La colère face aux pratiques de certains éditeurs qui ne payaient pas leurs auteurs (voire : qui les faisaient payer), qui se servaient d’appels à textes pour mettre en avant des services payants, qui proposaient des clauses abusives dans leurs contrats.
L’auteur est pourtant le pilier de tout le marché du livre. Sans lui, pas d’éditeurs, pas d’impressions, pas de publications. Il mérite donc d’être payé pour son travail – et, entre nous, même une courte nouvelle peut nécessiter des heures et des heures de taf.
Les pièges à éviter dans un contrat d’édition
Dans un autre article, nous détaillions les pièges que peut comporter un contrat d’édition. Éditeurs peu scrupuleux ou mal formés proposent parfois des clauses illégales, ou défavorisant leurs auteurs. Pas de ça chez nous ! Dès le début, Nicolas a fait un plongeon dans les méandres du droit éditorial, avant de pondre avec Mathieu un contrat d’édition le plus éthique et le plus transparent possible.
En pratique : quelques points qui nous sont chers
Voilà quelques éléments que nous abordons dans notre contrat d’édition (que vous avez peut-être déjà commencé à éplucher), et qui nous ont paru importants :
- nous avançons absolument tous les frais de publications. L’auteur n’a rien à payer ! Ni directement, ni indirectement via un « achat obligatoire de X numéros » (article 3.1) ;
- et, non seulement l’auteur n’a rien à payer, mais s’il veut acheter des exemplaires du Pulp dans laquelle sa nouvelle est publiée (en plus des 2 exemplaires gratuits auxquels il a droit d’emblée), il paie moins cher (article 19) ;
- nous nous engageons à la transparence quant aux exemplaires vendus, à travers la reddition des comptes (article 3.4) ;
- un forfait de 50 € – en sachant que, si l’on vend plus d’exemplaires que prévu, les auteurs sont susceptibles de toucher un second chèque (article 16) ;
- la clause d’exclusivité a une durée de 3 ans. On ne vous oblige pas à vendre votre âme si vous n’êtes pas satisfaits du Lufthunger ! (article 10.1)
Le fait qu’il y ait dix à douze auteurs par Pulp n’a pas été sans poser de difficultés pour la création du contrat. Combien pouvons-nous payer chaque auteur, de façon à ce que la rémunération soit juste mais ne nous ruine pas ? (après tout, nous ne sommes qu’une petite maison d’édition) Dans quelles conditions est-il possible de résilier un contrat ? Nous avons essayé de prévoir tous ces points ! Rédiger un contrat, c’est aussi anticiper les situations les plus improbables et les plus pessimistes.
En somme, ça a l’air de bien marcher…
Et nos auteurs, ils en pensent quoi ? Ils sont contents !
- Avant de bosser avec nous : Les plus rodés à l’industrie du livre consultent même notre contrat avant de répondre à notre appel à textes annuel.
- Et après !… Notre souci de transparence ainsi que le travail éditorial sérieux que nous effectuons, en collaboration avec les auteurs, semblent avoir convaincu. Chaque année, des auteurs qui ont déjà été publiés dans nos précédents numéros nous renvoient une nouvelle (ils ont été 13 à le faire dans le cadre de notre quatrième AT !)… et, chaque année, nous republions certains de nos anciens auteurs !
Des questions ? Des remarques ? Malgré tous nos efforts pour bien faire, vous pensez que nous avons merdé quelque part ? N’hésitez pas à nous écrire !