L’Encrier renversé adresse un sondage aux auteurs de nouvelles

La revue L'Encrier renversé a partagé une enquête destinée aux auteurs de nouvelles francophones. Explications.
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Matthieu Despeyroux
Romancier et blogueur, titulaire d’un master d’écriture, j’ai un goût prononcé pour la SF, l’analyse et la Nuit.

L’Encrier renversé adresse un sondage aux auteurs de nouvelles

La revue L'Encrier renversé a partagé une enquête destinée aux auteurs de nouvelles francophones. Explications.

L’Encrier renversé adresse un sondage aux auteurs de nouvelles

La revue L'Encrier renversé a partagé une enquête destinée aux auteurs de nouvelles francophones. Explications.
Quelques publications de la revue L'Encrier renversé, dédiée aux nouvelles

La revue L’Encrier renversé interroge les auteurs de nouvelles sur leur rapport à l’écriture et leur vision du monde littéraire français. Le premier volume de leur enquête est désormais disponible sur leur site.

Une enquête de longue haleine

L’Encrier renversé est une revue dédiée à la nouvelle de langue française. Fondée en 1987, elle a déjà sorti plus de 90 numéros.

Dès 2017, ses responsables ont imaginé un sondage destiné aux auteurs de nouvelles. Le but ? Mieux comprendre le secteur de la littérature aujourd’hui, et particulièrement la place et la vision du genre de la nouvelle – en France ou dans les régions francophones sur l’ensemble du globe. Le titre de l’enquête va en ce sens : « Et pour vous, la nouvelle ?… »

Les questions sont variées, portant tantôt sur les genres de prédilection des personnes interrogées, tantôt sur leur vision de l’e-book, de l’auto-édition ou des ateliers d’écriture ; ou sur la place de l’écriture dans leur vie.

De nombreux auteurs – pas moins de 184 – ont déjà répondu à cet appel ! Après moult péripéties, L’Encrier renversé vient de finir une première compilation des différents témoignages – qu’il a intitulé Un fil tendu.

Une « vision plus fine » de la nouvelle aujourd’hui

Avoir autant d’auteurs qui répondent à cette enquête (21 questions !) permet de repérer des tendances. Ayant parcouru le premier tome que L’Encrier renversé a envoyé au Club (au format pdf), j’ai trouvé le résultat très intéressant.

Quelques tendances

Interrogés sur leurs genres de prédilection, ces nouvellistes reconnaissent une tendance plutôt à la littérature blanche et la noire, voire la « rose » (la romance) et le fantastique. La SF et la fantasy sont moins cotés, ce qui semble confirmer une certaine stabilité depuis l’âge d’or du genre au XIXe siècle en France : Maupassant, Balzac et consorts (si vous avez eu vent de notre fixation pour les Pulps, vous aurez noté la différence assez frappante avec le monde anglo-saxon).

Par ailleurs, pour beaucoup d’auteurs interrogés, les maisons d’édition semblent encore perçues comme la consécration du travail d’écrivain.

Sur le plan thématique, les nouvellistes parlent beaucoup des réflexions ou combats sociaux, notamment concernant les relations hommes/femmes ou les luttes pour les libertés, et de la solitude sous différents angles d’attaque – l’incommunicabilité, la mort, les questions existentielles.

Et puis vient la question qui tue : « La nouvelle est-elle suffisamment mise en lumière ? » Le NON est à peu près unanime. On accuse souvent les médias, voire les libraires et les éditeurs (particulièrement les grandes maisons d’édition) de ne pas assez mettre en avant ce genre. On regrette qu’il n’y ait pas plus d’événements portant spécifiquement sur la nouvelle, comme des salons, ou de grands prix littéraires. De par son format court, rapide à lire, c’est pourtant un genre qui convient à la société actuelle… Même si quelques auteurs plus fatalistes font remarquer que, si les Français préfèrent les romans, on ne peut pas y changer grand-chose.

Vous souhaitez connaître les détails de l’enquête ? Le premier tome, Un Fil tendu, est disponible en format pdf sur le site de L’Encrier renversé.

Une possibilité d'aller plus loin ?

Petit bémol concernant cette enquête : il aurait été très intéressant d’avoir un peu plus de statistiques sur les auteurs ayant répondu au sondage. Notamment sur des questions d’âge. Par exemple, les auteurs plus âgés s’inscrivent-ils davantage dans la littérature blanche ou dans la SFFF ? Et les jeunes ?

Cette enquête pourrait être l’occasion de démonter – ou confirmer – quelques idées reçues. D’autant que, en tant qu’éditeur de Pulps, je serais ravi d’en apprendre davantage sur la sociologie de la nouvelle ; tant les auteurs potentiellement intéressés par nos appels à textes, que les lecteurs !

Nouvellistes de tous les pays (francophones), unissez-vous !

L’Encrier renversé ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : d’autres tomes sont prévus, avec davantage de témoignages. Début septembre, la revue a ainsi contacté le Lufthunger Club en demandant de transférer ce sondage aux auteurs publiés dans nos Pulps. L’initiative nous a plu, alors on a joué le jeu (en prenant un peu de retard, certes).

Vous avez publié des nouvelles, à travers des recueils, des anthologies ou des revues par exemple ? Votre témoignage peut les intéresser. N’hésitez pas à vous rendre sur le site de la revue !

Et puisque l’on parle de nouvelles : n’oubliez pas que notre appel à textes sur « Les Feux de la révolte » est toujours en cours. Il est encore temps de nous envoyer votre texte fétiche !

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